Chambre de Matthew

[Chambre de Spyd]

Le violon sous le bras, je pénètre dans mon antre. Je ferme bien la porte derrière moi avant de m’installer sur mon lit. Je reste un moment immobile étendu sur mon ventre en réfléchissant à ce que je pourrais bien faire. Je n’ai pas le goût d’être dans les pattes des déménageurs, ni d’aller voir mes parents et encore moins de tomber face à face avec le nouvel énergumène. Donc, le mieux c’est de rester ici cloîtré dans ma chambre jusqu’à ce que je me fasse appeler pour le souper. C’est une sage décision de ma part, comme ça y’aura pas de chance qu’on se trucide d’ici là.

Ayant les doigts qui me démangent, je décide de jouer du violon. Au moment où j’allais jouer une note, j’entends du bruit venant de…la chambre de mon « frère ». Je savais pas qu’il aimait la musique lui aussi. Oh c’est qu’il se débrouille bien en plus. Il va voir qu’il n’est pas le seul.

Je ne tarde pas à débuter le morceau que je maîtrise le plus. Je joue le plus fort que je peux tout en faisant bien attention pour ne pas briser mes cordes. Sinon, je ne me pardonnerais pas. C’est un bien qui m’est chère et de toute façon, je joue un peu plus fort que d’habitude uniquement pour qu’il m’entende et non pour l’enterrer. Si jamais il était vraiment nul, je ne me gênerais pas par exemple.

On a joué un moment ensemble jusqu’à ce qu’il arrête. J’ai continué un peu encore de jouer, puis j’ai rangé mon instrument dans son étui. Je le laisse de côté et m’étend de nouveau sur mon matelas un bras sur mes yeux lorsque ma porte s’ouvre.

[Chambre de spyd]

Je suis resté une quinzaine de minute devants la fenêtre à me demander se que je faisais là. Pourquoi on prenait la peine de se préoccuper d’un inconnu ? Pourquoi perdre t’en d’argent pour un vagabond qui n’en a rien a faire de leur bonté et pitié ? J'ai tourné en boucle la première heure que je venait de passer avec eux. bon, "avec" était un grand mot, j'aurais fait un totale de dix minutes en leur compagnie mais bon, aucune importance. Il on rempli ma chambre sans que je ne l'ai aide. À quoi bon me préparer une chambre dans lequel je ne resterais pas plus de deux nuits. La voisine n'a pas cesser de passer ça tête derrière les rideaux pour trouvé un nouvel évènement à aller raconter dans tout le voisinage. Question de paraître instruite et importante. Sans intêret. Je finis pas lâcher un long soupire d'ennuie, désespéré, fatigué. J'aurais bien fermé les rideaux pour me débarrasser de cette gêneuse mais bon, je n'en ai pas.

Je ferme la porte une fois qu'ils ont terminé de remplir ma chambre et je m'installe à mon instrument de détente. Je fait craquer mes phalanges et pianote dans l'aire question de me rappeler des mouvements t'en répété. Et puis l'un de mes doigt se dépose sur la touche froide qui fait résonné doucement la note do. Puis les autres suivent dans une mélodie inspiré de ma mélancolie du moment. je veux m'en aller loin. Les yeux fermés, je me laisse emporter par le song particulier de mon clavier, tout en murmurant un chant. Peux de temps après, un autre instrument vient se rajouter. Un song, doux, mélodieux, et pourtant si cruelle et sec à la fois. Étrangement, les deux instruments se mélange parfaitement dans une mélodie mélancolique, peut-être même colérique parfois.

Je m'emporte, je m'énerve, j'ai une affreuse envie de tout détruire, je déteste cette instrument. Je continue tout de même de jouer, sans perdre le cadence, un instrument tentant de surmonter l'autre. Comme une course folle. Et j'ai une soudaine envie de tuer un mort. Et lui, naïf comme il est, continue de jouer a son petit jeu. Je plaque furieusement mes mains sur le clavier puis laisse tomber pour aller m'étendre sur le lit, m'étouffer dans l'oreiller. Et lui il continu. TU M'ÉNERVE. Mais je bouge pas. Puis, peu à peu j'ai un coup de nostalgie, une espèce d'envie suicidaire ou meurtrière, j'ai pas encore decidé. Il finis pas s'arrêter. on cogne à ma porte.

-Yzaak, tu veux bien aller chercher ton frère on vas manger.

Je ne répond rien. Pourquoi je ferais ça ? N'importe quoi. Etonnamment, je me lève tout de même pour sortir de ma chambre et me diriger vers la sienne, qui est simplement à côté de la mienne, dire qu'il n'y a qu'un petit mur qui nous sépare. Je fais une mou boudeuse et reste planté devants ça porte quelque seconde. Qu'est-ce que je fais là ?Je devrais plutôt être en train de sortir par la fenêtre question de les énervé un peu, plutôt que d'aller chercher mon "frère" pour aller souper en "famille" avec mon gentil "père" et ma merveilleuse "mère". J'ouvre la porte et l'instant d'un moment j'ai pensé prendre le violon et le jeter par la fenêtre, question de m'en débarrasser et d'énervé la carcasse qui dort sur SON lit, dans SA chambre, dans SA maison... rien a foutre. Mais, au moment ou je m'approche de l'instrument je m'arrête en plein chemin, je fixe la boitier comme s'il en dégageais un aura destructrice et maléfique. Je bloque, incapable de faire un pas de plus. Bon ... D'accord... plus tard peut-être. En y pensant bien il peut toujours sens prendre à mon clavier, vais laisser tomber. Mais, pour être franc, il me fait peur.... terriblement. Je continue de le fixer comme si un démon allait en sortir.

-c'est près, ai-je soufflé distraitement.

Je me demande même si il ma entendu. Mais bon j'ai autre chose à faire que de savoir si l'ouïe de monsieur est fine ou non, rien à foutre, l'instrument est un cas beaucoup, et je précise bien que je mets l'accent sur le BEAUCOUP, plus grave.

Silence total. Depuis quand on entre dans ma chambre sans cogner et en ne prononçant pas un traître mot en plus? Il n’y a que mon « frère » pour faire cela. Connaissant que trop bien les habitudes de mes paternels, ça ne pouvait qu’être lui. Est-ce parce qu’il croit que je dors? Au cas où que ce serait le cas, j’enlève mon bras qui cachait mes yeux pour le placer au-dessus de ma tête. Je le regarde d’un air blasé et interrogateur. Voyant bien qu’il ne posait pas ses yeux sur ma personne, je cherche l’endroit précis qu’il fixe. Je tombe sur mon précieux violon adoré. Juste quand je fixais mon joujou, il s’arrête à deux pas de lui. Qu’est-ce qu’il a? Pourquoi le fixe-t-il? Est-ce qu’il croit avoir halluciné le son de mon instrument tout à l’heure? Croit-t-il que c’était quelqu’un d’autre qui jouait? Ou est-il simplement fou? Je cesse subitement de me poser des questions lorsqu’il me dit d’une voix distraite que c’est prêt. Un peu surpris, je le suis des yeux jusqu’à ce qu’il soit hors de ma vue.

Je le trouve très étrange. On dirait qu’il était déconnecté de notre monde pendant une fraction de secondes. Je me demande si ça lui arrive souvent de partir dans les vapes. Bon, il faudrait que je penses à descendre pour le souper. Je me prépare mentalement à ce tout premier repas avec ce lunatique efféminé. À ce que je vois, ça commence mal, je ne lui ai trouvé que des défauts. Ah, la seule qualité qu’il possède et qui est apparente, c’est bien son talent pour la musique. Sur ses pensées, plus ou moins positive, je descends les escaliers.

Je prends le temps de me laver les mains dans la salle de bain et je vais m’installer à la table. À ce que je vois, les parents se sont pas gênés pour nous mettre face à face. Je suis obligé de tourner la tête si je veux pas le voir. Tout cela ne présage rien de bon.

[Salle à manger]

[Ruelle­]­

Est-ce les deux corps l’un contre l’autre, le regard, le ton, la voix, cette impression de connue, ce furieux gout amère avec un soupçon de sucré ? Sais pas, mais il m’a semblé pendant un instant revire des moments … tendres ? Étrange non. Totalement déstabilisé, sans voix et surtout sans contrôle je regagne la voiture. Pourquoi ? Je vous l’ai dit, sans contrôle, donc sais pas. Tout ce que je peux vous dire pour le moment c’est que pour la première fois depuis trois ans j’ai retrouvé quelque chose, je ne pourrais expliquer, c’est quelque chose de très loin don j’ignore l’origine, du moins pour l’instant. Malgré la musique je me suis endormi.

Une caresse, une enfreinte, un amour, petit… non grand, éternelle. Besoin de sécurité, d’attention, de lui, de moi. Une image, flou, indistincte, mais essentielle, peut-être cruelle, douloureuse, futur ? Non… passé, simple. Juste une personne, attentive, sécurisante, amoureuse ? Je sais pas, je l’ai jamais su. Je le voix, un doux sourire au visage, j’étant mon bras vers lui. « Y..»

-..zaak

Je ne rencontre que le plafond d’un blanc que curieusement je me met à détesté presque passionnément. Où je suis ? Ho… Je vois. Je me rends compte que le réalité se résume à une chambre complètement blanche… la joie… voyez le sarcasme. J’ai froid, vraiment froid à l’intérieur. Peut-être à cause des murs, la neige c’est blanc… et froid… Ridicule. Autre chose. Quelque chose de loin. Je me lève de ce qui m’avait été attribué comme étant mon lit et quitte la pièce tel un somnambule à la recherche d’un but, d’une façon à combler ce vide, ce froid constant qui semble s’attacher à vous. Et doucement je semble trouvé, c’est plus grand que moi, frisé et stupide. Mais sécurisant, attentif, amoureux ? Je sais pas. Je le saurais peut-être jamais. Je plonge sous les couvertures pour me blottir contre lui, contre ce sentiment de déjà vu. Je m’accroche à ses vêtements, à lui.

-Nee-san no baka

Et je m’endor, avec ce vide un peu, juste un peu, comblé.

[Rue, ruelle]

Films dans une main, mon «frère» dans mes bras, je rentre dans la maison. Je prie pour qu’aucun de mes parents ne soit à l’entrée. Si c’est le cas, je devrai tout expliquer ou encore assister à l’explication du petit garnement. C’est bien la dernière chose que je voudrais subir aujourd’hui. S’il veut déguerpir de la maison, – ce qui ferait bien mon affaire, honnêtement, puisqu’il semble courir après les problèmes – j’espère qu’il trouvera une meilleure solution pour partir.

Aucune figure parentale n’est dans les horizons. Je grimpe rapidement – bah le plus rapide que je peux avec le poids que j’ai dans les bras - les escaliers tout en disant que je suis à la maison. Je fais toujours cela en revenant, ça serait suspect si je me taisais. Une fois à l’étage, j’installe le nouveau membre de la famille dans sa chambre. Maintenant que je suis passé incognito avec lui, un grand soulagement s’empare de moi. Je quitte la pièce pour aller dans mon antre.

Je m’installe confortablement sous mes couvertures lorsque le film débute. On cogne à ma porte quelques minutes après. C’est ma mère qui s’informe sur mon choix. Puis, elle repart, satisfaite de ce que j’ai ramené. Je ne sais pas si c’est le film qui était endormant ou simplement que j’étais trop fatigué ou peut-être bien les deux, mais en moins de temps qu’il m’en faut, je sombre dans un profond sommeil.

À mon réveil, je constate que mon deuxième oreiller – celui que j’enlace parfois durant mon sommeil - est plus lourd que d’habitude. Pourtant, il ne peut pas s’alourdir ainsi. C’est peut-être juste ma tête qui me joue des tours. Je me colle encore plus sur celui-ci pour ressentir une odeur de…de…hum…que je ne connais pas. Étrange…mon oreiller semble s’être métamorphosé. Il est même…chevelu? Hein? J’ouvre un œil et ensuite l’autre pour m’apercevoir que c’est un homme qui est là et non ce que je croyais. Je fais un saut malgré moi à cette constatation. Toutefois, je me rassure assez vite en sachant que c’est uniquement mon frère.

J’essaie de raisonner logiquement à savoir pourquoi il est ici dans mon lit. Je chasse ses pensées et décide de me lever au lieu de rester là. J’enlève mon bras qui l’entourait et me relève. Au même moment, Ysaak décide de me prendre par la taille et de se coller à moi. Je suis loin de pouvoir m’échapper maintenant que nos ventres se touchent. Je soupire et laisse passer les secondes, les minutes, avant de sentir un relâchement au niveau de ma taille. Je n’avais pas envie de le réveiller c’est pourquoi j’attendais un signe de ce genre.

Je voulais me laisser rouler jusqu’au bout du lit pour ensuite me lever, mais il s’accroche sur mon bras. J’ai voulu l’éviter sauf que j’étais trop proche du bord pour continuer ma roulade. Résultat, je tombe par terre avec lui sur le dos.

- Enlève-toi de là si tu m’entends. Dis-je d’une voix endormie tout en essayant de me libérer.

Je l’entendis marmonné dans mon dos, puis plus rien. Est-ce qu’il m’a bien entendu? Est-ce qu’il parle en dormant? Je l’ignore. Peu importe qu’il soit réveillé ou non, je le soulève légèrement et m’échappe de son emprise.

Je décide de rester dans ma chambre bien tranquille dans mon coin avec mon mp3 sur les oreilles. Après quelques minutes, en voyant bien que le jeune homme dormait profondément, je décide d’agir. Je n’ai pas envie qu’il se lève dans quatre heures. C’est ma chambre et l’avoir dans les jambes comme cela n’est vraiment pas agréable. J’imagine juste mes parents entrer dans la pièce et croire que je l’ai tué ou assommé. Heureusement, ça n’arrivera pas, car ils sont partis travailler.

J’enlève mes écouteurs de mes oreilles et m’approche du «mort». Je bouge son bras du bout de mon pied. Il ne réagit pas, donc je décide de le tirer par les jambes. Toujours rien venant d’Ysaak. Puis, tout à coup, je m’aperçois que ma télévision et mon DVD sont toujours en marche. J’allais fermer les appareils lorsque j’entendis sonner à la porte. En voulant sortir de ma chambre en vitesse pour répondre à la porte, je m’enfarge dans Ysaak. Ce dernier avait enfin décidé de se lever – ou peut-être venait-il simplement de se réveiller? – et par surprise, je n’ai pas pu l’éviter. Nous sommes tombés par terre et encore une fois, c’est moi qui était sur le dessus. Je me relève tout en réfléchissant à si je dois m’excuser ou lui dire une insulte pour cette collision. Interdit, je le regarde piquer une crise puis, la sonnette retentit une deuxième fois. Je dévale les escaliers malgré tout en me demandant ce qui se passe dans la tête de mon tout nouveau frère.